Le Passé
-...ouai c'était long, tout le monde pleurait en plus, mais moi j'ai pas pleuré.-t'es vraiment nul pff sérieux ça craint Lurien...
-pourquoi tu ment ? c'est complètement stupide.
-...fin j'ai un peu pleuré mais pas comme eux quoi...-évidemment que tu as pleuré !
Il a bredouillé une maigre défense, honteux comme toujours de son manque de crédibilité.
Lurien avait un papa aviateur, ou était-ce marin ? Il ne sait pas très bien mais ça sonne plus chic qu'un papa qui crie contre sa maman,
plus dramatique qu'il soit mort en guerre plutôt que dans le cœur de lionne qu'avait sa mère.
C'était houleux et ça s'invectivait beaucoup le long du divorce lui il ne se souvient pas trop il était petit et puis à cette époque il ne parlait pas beaucoup.
Ils sont parti lui, sa maman, et sa grande sœur, pour se reconstruire comme l'on dit.
Construire, c'était un mot que sa mère aimait beaucoup, elle qui travaillait dans le bâtiment.
Elle avait de large bras comme on en attribue peu aux femmes, et elle mettait des torgnoles du tonnerre, mais comme le tonnerre elle ne s'abattait jamais sur lui. Les grands gestes c'était toujours pour les autres, ceux qui la prenait de haut.
Oui il a entendu dire que c'était une dame qui se laissait pas marcher dessus, qui riait fort et savait s'imposer sans jamais écraser.
Voilà Elle avait aménagé avec sa petite famille ici pour redémarrer leur vie mais c'est triste
non
c'est brutal, les accidents, pas de place pour la tristesse quand la surprise visse nos chaussures contre le parquet.
La tristesse a pris du temps pour s'installer, mais une fois là elle s'est bien ancrée.
dans les films on dirait que c'est toujours la fin du monde, la réalité c'est que le monde continue de tourner, tout le monde le sait.
Paisible, indifférent, le monde vie et ne fait guère de cas de ce qui meurt.
On se lève bien tous les matins suivant.
(et il fait beau et il fait chaud et on mange une glace et on entend une blague drôle et bien qu'on oublie jamais vraiment la douleur au moins apprend t-on à l'apprivoiser)
La Cité d'Ys
C'est un garçon de Miami, alors arrivé à sept ans ici, il ne s'est pas senti trop dépaysé, après tout il y avait la plage encore, les différentes cultures encore, l'effet grande ville encore, tout était juste plus moderne, un peu plus business que vacancier peut-être ?
Il ne sait pas trop il n'a pas fait attention. Il aime bien cette ville, malgré qu'elle lui ait volé sa mère (et maintenant sa sœur), elle a un jenesaisquoi qui le rend fier de grandir en son sein (même s'il est de la banlieue, la banlieue c'est cool aussi de son avis).
L'Évènement
Il a réalisé de suite, après tout sa sœur ne s'en va jamais au travaille sans prendre la peine de le réveiller, et puis même si elle prenait pas la peine, elle a l'habitude de faire un bruit pas possible et lui avec son sommeil léger il se réveil tout le temps, tous les jours sans exception.
Alors lorsqu'il s'est éveillé sans bruit, puisqu'il est une horloge bien réglée, il a appris quelque chose de nouveau : que le silence est effrayant.
et puis il manque les sons de la rue aussi, les pas du voisin du dessus, la voisine du dessous qui n'a pas criée comme à son habitude.
Il n'a pas fallu longtemps avant que sa vieille amie revienne toquer contre la porte de ses pensées. Bien sûr qu'il a chouiné un peu, mais juste un peu parce que disparu c'est pas comme mort, quand on disparait on peut toujours réapparaitre et c'est ce qu'il espère au fond. En attendant il peut toujours faire semblant, après tout c'est déjà dans ses cordes depuis longtemps.