Olivia Fournier porte le nom de famille d'un postier, Vincent Fournier, amoureux de beaucoup de femmes mais ayant épousé bien trop jeune son premier amour et amie d'enfance, DRH d'une entreprise de fabrication d'appareils électroménagers, Emilia Madrigal Joven. Olivia aurait aimé porter le nom de famille espagnol de sa mère, petite fille d'un réfugier espagnol. Autant dire que du côté de la madré, ça a toujours était du sang chaud, festif et bordélique. Tandis que du côté de son père ... c'était tout autant festif et bordélique. Olivia a récupéré d'eux cet humour piquant, sarcastique et cette curiosité à toujours s'intéresser à tout et à vouloir explorer le monde. Elle aimait beaucoup ses parents, mais lors de leur divorce, bien que cordial, quelque chose changea.
Olivia a toujours aimé son père, mais le trouvait trop mou, et parfois trop dur avec sa mère. Et Olivia aime sa mère,mais la trouvait trop naïve alors qu'elle était pourtant si forte. Elle leur en veut d'avoir brisé ce cocon familial qu'elle appréciait tant, allant de maison en maison, n'ayant jamais le même lit, ressentant parfois le manque des soirées entre les genoux du père tandis que sa mère commente le match de football. Ce n'était pas parfait, ce n'était pas la famille qu'on rêverait d'avoir. mais c'était la sienne. Alors Olivia se taisait, muette, et allait à l'école où elle jouait seule, jusqu'à ce qu'une nouvelle du nom d'Emma s'installa sur la seule chaise restante de la classe, à côté de la sienne. La petite Fournier préférait être seule, et bien qu'elle avait réussi à se faire une amie, elle passait la majeure partie de son temps toute seule à admirer la nature, la faune, les cailloux. et surtout à collectionner et tenir des carnets dans lesquels elle posait des fleurs, attachées à un ruban, des notes, des numéros, des dessins ...
L'entrée au collège ne se passa pas vraiment comme elle le voulait, et bien qu'elle se battait avec les grands qui lui cherchait des noises, sans avoir peur de recevoir des coups, puisqu'elle se battait elle-même avec papa à la maison, l'arrivée de "l'autre" changea tout. Une américaine. Papa avait pour habitude de fréquenter des femmes, c'est vrai, mais sans importance et qui ne restait jamais. Pour Olivia la seule femme dans sa vie aura été sa mère. Il faut croire que non. Lucy était arrivée. "L'autre", et avec une belle-sœur de quinze ans. Bien vite, leur appartement où Olivia avait grandit, avait été mis en location sur le boncoin. Et tout deux, elle et papa, partaient emménager chez Lucy. Olivia se retrouvait dans une chambre minuscule, avec ses affaires mais dans une odeur inconnue, avec une voisine inconnue et une femme qui essaye de remplacer sa mère. Olivia en voulait à son père, et finalement à la terre entière. Elle décida de se renfermer encore plus, de construire un petit cocon où se sentir bien sans avoir besoin des autres. Les autres sont tous nuls de toute façon. Parfois c'est mieux la vie, encore plus sans les adultes.




Journal, 2 mars 2018 : La "merveilleuse" nouvelle femme de papa a décidé de nous emmener rejoindre sa famille sur l'île d'Ys, aux USA. Oui c'est une américaine. Oui, mon père est tombé amoureux de son accent à couper au couteau. Et puis zut les américains n'ont aucun humour et comprennent encore moins le second degrés qu'une gosse de 12 ans. Ils, je précise "ils" parce que moi je n'ai rien demandé, ont profité des vacances de printemps pour qu'on partent les deux semaines là-bas. G-É-N-I-A-L. Moi, mon père, l'autre et sa fille Jessy. Déjà appeler sa gamine Jessy c'est dégueulasse, mais en plus cette quasi-adulte est con comme une huître.

Journal, 6 avril 2018 : Demain c'est le départ. L'autre est stressée. Je ne sais pas pourquoi papa a laissé maman pour elle. Ok elle a de plus jolis nénés et fesses que maman, mais parfois on dirait les femmes qu'on voit dans l'émission "tellement vrai" à la télévision. Tellement vrai comme son visage refait. Ce soir c'est pizza. J'ai récupéré l'adresse d'Emma pour lui envoyer une carte. Papa m'a dit qu'il pourra me prêter son téléphone pour que j'appelle maman quand je veux.

Journal, 7 avril 2018 : Ys, c'est super moche.

Journal, 11 avril 2018 : J'ai rencontré un garçon qui me fait visiter la ville. J'ai du mal avec l'anglais mais je me débrouille. Il vient souvent à la plage mais il vit dans la banlieue. Demain on va ensemble avec sa famille et ses amis dans la montagne. Papa va me donner son portable en cas de besoin.

Journal, 12 avril 2018 : Ses amis sont tous débiles. Je ne sais pas pourquoi il est ami avec eux. Je passe mon temps à récupérer des cailloux avec lui, je l'aime bien, lui.

Journal, 13 avril 2018 : La famille de l'autre ont recueilli un petit chat noir qui était affamé près de chez eux. Ils pensent l'adopter si ils ne trouvent pas de propriétaire. Ils l'ont appelé "Eclipse".

Journal, 14 avril 2018 : J'ai plus envie de partir. Déjà une semaine et je m'amuse bien, la plage est magnifique, la ville pleine de vie et avec Jessy on commence à se rapprocher en s'occupant ensemble d'Eclipse. Elle est pas si bête en fait. Et puis j'aime bien ses cheveux bleu. Elle m'a promit de m'aider à teindre les miens quand je serais un peu plus grande.




Journal, 15 avril 2018 :