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Némésis - Ft. Jude
Raven Wrynn
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14.06.18 17:30
- Dans quel pétrin t’allais encore te fourrer ?! Franchement, y a des fois où je me demande comment tu ferais si je n’étais pas là pour te sauver les miches.

- Pas la peine de t’énerver Raven, je faisais que reprendre ce que ces riches nous doivent.

Lui, cet abruti assis sur mon fauteuil passager, c’est Adrien. On est de la même école, mais ça ne veut pas dire qu’on est amis. Cette andouille trouve toujours le moyen de s’attirer des ennuis, et comme son père est un ami du mien qui fait aussi partie de la Meute, bah je me retrouve à l’aider à se sortir de toutes les emmerdes dans lesquelles il se met. Sans ça, ça fait longtemps qu’il croupirait en maison de correction, ou peut-être pire… Entre quatre planches. Cette fois, c’est de l’autre côté du pont qu’il est allé chercher les ennuis.

Plus tôt dans la journée, je buvais un soda sur le bord de mon balcon. C’est étrange, tout le monde s’est mis à vagabonder après la disparition des adultes, à piller les baraques et se chercher un endroit qui leur apporterait plus de confort, mais moi je suis restée chez moi. Bien sûr, je sors de temps-en-temps et je fais le tour des maisons, uniquement pour trouver ce qui me manque à la maison. Je n’ai pas besoin de grand-chose, quelques canettes de soda, des boites de conserve et des pizzas surgelées me suffisent à tenir la semaine. La télévision ne marchant pas, je passe le reste de la journée à lire, me balader dans ma voiture ou m’entraîner à la salle. D’ailleurs, faudrait que je pense à ramener l’un de ces punching-balls portatifs. Depuis l’incident, les rues ne sont plus très sûres, pas quand on est seule. Ça m’est arrivée une fois de me faire agresser. J’ai eu la chance de tomber sur des nullos incapables de te mettre une vraie droite. En vraie, dans le coin c’est assez tranquille. Là où ça doit vraiment chauffer, c’est la cité d’Ys.

J’avalais la dernière gorgée de mon soda quand on vint toquer à ma porte. Je me retourne, ça ne peut pas être une coïncidence qu’on vienne toquer chez moi, c’est forcément quelqu’un que je connais, les pillards sont plutôt du genre à enfoncer les portes. J’allais voir, c’était peut-être la voisine, une gamine ayant à peine un an de moins que moi. Elle m’a l’air assez faible, j’espérais qu’elle n’ait pas d’ennuis. En ouvrant la porte, ma surprise est totale. C’est un gamin, que je connais bien lui aussi… Adrien est son frère.

Aussitôt qu’il m’avait raconté toute l’histoire, je sautais dans ma voiture et enclenchais la première. Le moteur se mettait à vrombir et les pneus à crisser, alors que je m’élançais en direction d’Ys. Le petit était inquiet, son frère n’était pas rentré depuis plusieurs jours, l’ayant laissé totalement livré à lui-même. Autant dire qu’à son âge, il devait flipper grave. Le seul indice qu’il avait pu me donner, c’était que son frère s’était laissé entraîner dans une razzia du côté des quartiers résidentiels. Forcément, eux qui n’avaient rien. Soudainement tout était à leur portée. Comment ne pas avoir envie d’aller se servir ? Perso, c’était pas mon problème, je voulais juste le ramener avant qu’il ne fasse une connerie. On a aucune idée d’où sont les adultes, mais ça ne veut pas dire qu’il faut céder à l’anarchie. Comme nous, y a des gosses qui vivent là-bas aussi, faudrait éviter que ça finisse mal et apparemment, la flamme est déjà attisée.

En passant le pont, je remarquais différents écriteaux, faits maison, demandant aux gens comme nous de faire demi-tour dans notre banlieue. Pourtant, rien ne nous bloquait vraiment l’accès, alors à quoi bon mettre cet avertissement si ce n’est nous énerver encore plus ? J’accélérais l’allure, pas question que je reste dans cette cité plus d’une demi-journée et même ça, c’était déjà trop à mon goût. On n’est pas les bienvenus ici ? Vous inquiétez pas, je repartirai bientôt.

Même ici, les rues sont devenues de vrais dépotoirs. Ça parait quand même plus propre et jolie que de l’autre côté du pont, mais ça n’est qu’illusion à mes yeux. Traversant la ville, j’évitais de m’intéresser de trop à tout ce qui ne faisait pas partie de ce pourquoi j’étais là. Lorsque je voyais des groupes de jeunes, je laissais mon regard vagabonder sur eux, cherchant Adrien. C’était pas facile de le retrouver en pleine ville avec pour seul indice une zone vaste, mais je parvenais après quelques heures à l’attraper. Il était au beau milieu d’une bande de jeune, s’attaquant à une pâtisserie. Je l’ai attrapé par le colback et il ne me fallut pas longtemps pour le ramener sous les yeux éberlué de ses copains à ma camaro. Je le poussais contre et commençait à le réprimander. On a le même âge, mais parfois j’ai l’impression d’être sa grande sœur, à devoir toujours tout lui dire. Les autres ont commencé ensuite à vouloir chercher les ennuis, s’approchant avec les battes de baseball qui leur servait à défoncer vitres et portes. Nous étions repartis bien avant qu’ils n’arrivent.

- Je vais devoir m’arrêter pour faire de l’essence. Tu bouges pas de ton siège, c’est compris ?

Mon regard était sévère, j’avais moyennement envie de rigoler. Le sien était résigné, son orgueil voulait le pousser à me tenir tête, mais sa raison prenait le dessus, son frère avait besoin de lui.

- Ouais. Dit-il nonchalamment.

Je garais la voiture à la station devant la pompe et descendais en prenant le temps de bien regarder autour de moi. Personne. Ma portière claqua et je fis le tour de la bagnole pour remplir son réservoir. Les pompes n’étaient pas toutes remises à leur place, preuve de la présence d’autres personnes au cours de ces derniers jours. Je prenais celle dont j’avais besoin, sans trop craindre de me salir les mains et débutait mon remplissage. Le compteur de la cuve fonctionnait encore, c’était plutôt pratique. L’autre avantage, c’était de n’avoir rien à payer. D’un œil, je zieutais mon passager quand une voiture vint se pointer de l’autre côté des pompes. Je dévisageais sa devanture bleue marine, une 2CV comme on en voyait peu. Sa pilote en sortie bientôt, à son look, il était évident qu’elle, elle était du coin. Je la regardais un instant, elle et sa bagnole, avant de lui lancer un « Chouette caisse. » avec une mine fermée.
Jude
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14.06.18 21:48
Némésis


Elle balançait la tête d'avant en arrière, faisant valdinguer sa coupe au carré dans un désordre sans nom. Le volume de sa radio était à fond et Where Is My Mind venait habiter les rues désertes, d'une étrange teinte festive qui ne correspondait pas vraiment à l'ambiance de fin de monde qui régnait au coeur de la ville.

Alors que la musique s'accélérait, Jude jeta un coup d'oeil inquiet aux différents compteurs de sa 2V : l'essence était dans le rouge. La brunette fronça les sourcils avant de se garer sur le bas coté. Elle ouvrit le pare-brise et déplia une vielle carte routière - oh ce qu'elle n'aurait pas fait pour un peu de 4G. Elle se batta quelques-minutes avec la carte avant de finalement se saisir d'un gros marquer rouge et d'entourer une station service. Nonchalamment, l'ado jeta la carte sur le siège passage avant de poser les deux mains sur le volant, ses yeux n'osaient plus remonter vers le pare-brise.

Quand elle décida enfin à lever son regard chocolat, ses yeux étaient embués de larmes. Face à elle, accroché au pare-brise : la carte bleue de Papa.

Elle connaissait le code... Et en avait besoin.

Jude n'avait jamais appris à mettre de l'essence sans payer, elle ne savait même si c'était possible. Mais ce qu'elle savait c'est qu'utiliser cette carte allait s'avérer particulièrement difficile...

Ça signifiait reconnaître qu'il était parti.

Ou non ? Elle n'en savait rien. Ce n'est pas parce-qu'elle utilisait sa carte qu'elle renonçait à le retrouver. Elle qui était si pragmatique d'habitude se retrouver à s'inquiéter de choses.... Futiles et sans importances.

Il se passa bien quelques-minutes avant que Jude ne se décide enfin à se saisir de la carte de son père et à la fourrer dans la poche de son vieux jean. Contact remis, moteur rugissant et la voilà qui se dirigeait vers la zone indiqué sur sa carte routière.

Il ne lui fallut pas longtemps pour retrouver son chemin : et qu'elle ne fut pas sa surprise de tomber sur une autre voiture - c'était rare d'en croiser d'autre.

Prudente, Jude, la contourna et aller se parker dans la pompe opposée. Elle détailla rapidement ses camarades conducteurs : une jolie rouquine d'à peu prés son âge mais qui faisait plus âgé, plus grande, plus fille ; et puis sur le siège passager un garçon qui tirait une tronche de gamin pris la main dans le sac.

Claquant sa portière, elle marcha sans rien dire jusqu'à la pompe. Évitant de trop fixer les inconnus. Finalement se fut la rousse qui brisa le silence :

-Chouette caisse.

A son ton, Jude saisit l'évidence : l'inconnu se méfiait autant qu'elle. Sage décision, on ne sait jamais sur qui on peut tomber. La brunette jeta un rapide coup d'oeil sur l'horizon, le soleil se couchait envoyant des reflets rosés sur leur visage respectifs.

- Merci. elle marqua un temps avant de reprendre : Ce n'est pas une chevrolet camaro de....

Elle détailla quelques-instants la voiture de l'inconnue.

- Fin 70 ? Mais elle est française, donc charmante... Quand on sait s'y prendre !

Comme pour appuyer ses propos, Jude s'était approché de sa voiture et avait donné un violent coup de pied dedans -seul moyen d'ouvrir le réservoir. Elle ne laissa rien paraître alors qu'elle entrait la carte bleue dans la machine et tapait le code, ni en se saisissant de la pompe et en commençant à faire le plein.

- C'est drôle.... Je n'ai jamais vu de camarro dans le quartier. acheva t'elle avec une voix traînante tout en fixant son réservoir.

Raven Wrynn
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15.06.18 14:42
Adossée à ma voiture, anciennement celle de papa, je regardais l’inconnue remplir la sienne, tout en faisant de même. Un rapide coup d’œil sur le compteur de la station, me permit de savoir que j’en aurais bientôt terminé. Je n’avais plus qu’à attendre le blocage de la clenche de la pompe. Je poursuivais alors la conversation, que j’avais innocemment démarrée.

- Ouais, de 1969. C’est un modèle peu commun.

La demoiselle avait l’air de détenir quelques notions, ça aussi c’était peu commun. Je n’aurais jamais imaginé, qu’une fille dans son genre puisse s’intéresser aux voitures. Comme quoi, les apparences sont parfois trompeuses. De plus, ma Z-28 est un modèle ancien qui a été réédité à plusieurs reprises, lui offrant à chaque fois des ajustements. Il faut avoir l’œil pour identifier le modèle exact. Mais il n’y a pas que ma bagnole qui est ancienne. La sienne est aussi pas mal dans son genre, une française qu’on ne voit quasiment plus sur les routes et le plus surprenant, c’est de voir que son état est impeccable si on retire le coup de pied, qu’elle vient de lui mettre. D’autant plus, qu’elle tient la route avec un habitacle plein à craquer.

- Pas sûre qu’elle reste charmante très longtemps avec des bosses sur sa tôle.

Bien que nous échangions tranquillement, je percevais une certaine tension dans l’air. Maintenant que les gens sortent et s’agressent pour se voler, ou par simple plaisir pour les plus malades d’entre eux, il est difficile de rencontrer quelqu’un, sans se demander s’il va vous sauter à la gorge à la seconde où vous lui tournerez le dos. Pour ma part, je ne craignais rien avec cette fille. Elle ne donnait pas l’impression de faire partie de ces voyous. Quant à elle, je ne mettrais pas ma main à couper, qu’elle ait la même opinion de moi. Le blocage de la clenche me rappela de mes pensées, je la retirais doucement du réservoir, pour ne pas en verser sur ma carrosserie, et la posait sur son socle.

- C’est normal. On est de passage. Ajoutais-je sèchement.

Le plein fait, j’aurais pu m’en tenir à ces mots et m’en aller. Malgré tout le respect que j’ai pour sa voiture, elle n’aurait jamais pu me rattraper. Déjà aurait-il fallu que sa conductrice le souhaite. Au lieu de cela, je préférais effectuer le tour de la pompe, lentement, sans geste brusque. En passant devant la vitre d’Adrien, je lui adressais un signe de ne pas bouger, ce à quoi il me répondit par des yeux levés au ciel en croisant ses bras. D’un doigt par-dessus mon épaule, je l’indiquais en poursuivant mon chemin.

- Je le ramène chez lui, dans la banlieue.

J’insistais légèrement sur ce dernier mot pour voir la réaction de la fille aux cheveux d’ébène. Dans le même temps, je la rejoignais de son côté, sans m’approcher d’elle. J’effectuais alors le tour de sa voiture, contemplant son visage avant, regardant au travers de ses fenêtres, en inspectant les moindres recoins.

- Et toi ? Où vas-tu avec ta 2CV ?

Comme je l’avais constaté, elle débordait d’affaires. Des piles de bouquins, des plantes, des papiers,… Toutes sortes de choses trainaient ici et là, comme si elle avait emporté sa maison avec elle. J’imaginais qu’elle fuyait peut-être les pillards avant qu’ils ne s’en prennent à elle, auquel cas je comprenais parfaitement sa méfiance. Je finissais ma course en retournant à la portière de ma caisse. Sans l’ouvrir, je me posais sur son capot et regardais la demoiselle.

- Moi, c’est Raven.
Jude
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26.06.18 14:10
Jude a écrit:
Némésis


-Pas sûre qu’elle reste charmante très longtemps avec des bosses sur sa tôle. dit calmement la fille inconnue.

Jude acquiesça d'un mouvement de tête tout en caressant la carrosserie bleue marine. En effet, mieux fallait qu'elle se calme un peu sur les coups de pied : elle doutait d'avoir les compétences et la volonté de la réparer encore une fois - sans Papa, par contre.

Car si elle avait saisi l'évidente surprise de son interlocutrice quand elle avait pratiquement reconnu l'année et le modèle de sa voiture. Il y avait une autre évidence qui lui faisait bien plus mal : ce n'était pas son savoir à elle, c'était celui de papa et sans lui... Elle ne savait plus grand chose.

Si ce n'est qu'une camarro, c'était rare dans le quartier.
Et ça : ça l'intriguait autant que ça l'inquiétait.
Et elle ne se gêna pas pour l'afficher avec une remarque qui n'avait rien d'innocent.

-C’est normal. On est de passage.

Jude tiqua légèrement sur le ton sec. Mais elle ne laissa rien paraître, fixant la pompe qui remplissait son réservoir. Depuis quelques-temps, il n'y plus autant de touristes qu'avant et avec l'isolement dans lequel, ils s'était tous retrouvés : de "passage" ne pouvait plus signifiait grand chose.

De passage de ce coté du pont.

Comme pour confirmer les pensées de la brune, la fille, s'approcha doucement de sa voiture et commença à l'examiner d'une manière qui ne plaisait pas à Jude mais alors, pas du tout.

-Je le ramène chez lui, dans la banlieue continua l'inconnue.

Jude ne put retenir un petit sourire : c'était déjà évident. Et si le mot "banlieue" avait était prononcé, ce n'était que pour une raison tout aussi évidente : lui faire peur.

Les banlieusards avaient cet étrange pouvoir sur les gens de la cité : leur violence relative, leurs manières brutes et cette façon qu'ils avaient de marcher dans les rues et de matter les choses, comme si tout leur appartenait.

Mais Jude n'était le genre de fille à avoir peur.

La brunette déclencha la pompe et la remit à sa place, se déplaçant et se plaçant pile entre la fille et sa voiture. Tout dans sa posture ressemblait à une lionne protégeant ses petits. Ce que la fille regardait avec tant d'insistance : c'était sa propriété. À elle et à papa. Pas question qu'elle y touche.

- Bien, bon retour chez vous. répondit t'elle avec tellement de sécheresse que le Sahara paraissait tropical.

Mais la banlieusarde ne semblait pas aussi impressionnée que prévu : bien qu'elle recula quelque-peu. Elle ne put s'empêcher de demander sa destination et Jude se mordit l'intérieur des joues. Le savait t'elle seulement ?

Du coup, elle ne répondit pas, se contentant d'ouvrir sa portière et de se poser sur son siège. Elle aurait voulu démarrer et partir, mais c'était céder face à la menace des envahisseurs. Elle n'avait aucune envie de les autoriser et devait s'assurer qu'ils repartaient bien vers la banlieue.

Quand l'inconnue se posa sur sa voiture et se présenta comme Raven, elle acquiesça d'un mouvement de tête et se contenta de répéter, transformant le Sahara en un océan :

- Bien, bon retour chez vous.

Cette Raven n'avait pas du tout la posture d'une fille qui voulait rentrer chez elle, et ça, ça ne plaisait pas à Jude. Jude voulut se reprendre, leur ordonner de partir, maintenant et tout de suite. Mais elle n'en eut pas le temps : une voix tremblante et hésitante la coupa.

- Dé....Dégagez ! Vous en avez assez... Assez fait !

Aussitôt Jude tourna son visage vers l'origine de la voix. Dans l'obscurité de la station service, elle détecta une présence qui se dévoila d'abord en un canon d'un vieux fusil. Un canon pointé sur eux. Un canon tremblant.

Aussitôt, Jude, se leva et hissa les mains en l'air. Se plaçant presque par instinct devant la pompe à essence. Si la personne se décidait à tirer et les rater... Et bien Jude espérait que les explosions, ce n'était que dans les films.

Rapidement, le propriétaire du fusil sortit, lui aussi, de l'obscurité. Dévoilant un garçon grand et maigre tout aussi tremblant que le fusil. Il remonta sa paire de lunette, hésitant, avant de plisser les yeux et de fixer Jude du regard.

Jude croisa son regard, et les deux ados s'exclamèrent en même temps :

- Jude !
- Timmy ?

Jude connaissait bien Timmy. Ses parents travaille tous deux à la mairie, et sont des grands amis de Papa. Avant tout ça... Timmy venait souvent manger à la maison avec ses parents, et Jude l'appréciait un peu - bien qu'il était trop facile à battre quand ils jouaient à Street Fighter.

Sous le regard interrogateur de Jude, Timmy baissa son arme piteusement et baissa le regard.

- Désolé de vous avoir visé avec le fusi toi et tes amis, je vous ai pris pour quelqu'un d'autre, c'est juste que...

Timmy laissa sa phrase en suspend alors qu'il releva des yeux un peu larmoyants.

-Bien... Vous devriez voir ça de vos propres yeux. Venez, il me reste un peu de granité.

Face à la détresse de Timmy, Jude ne se sentit pas de lui révéler que ce n'étaient pas ses amis. D'autant plus qu'elle pensait qu'il y avait une chose pour que ces deux gus soit le "quelqu'un d'autre" de Timmy.

Jude ferma à clé sa voiture, avant de se diriger vers Raven et de lui faire un signe de tête qui ne laissait pas de place à l'interprétation. Elle ouvrit la porte passage de la camaro et força le banlieusard boudeur à sortir. Jude n'était pas très impressionnante mais elle était forte.

Et puis personne ne dit jamais non à un granité.

En rentrant dans le bâtiment, Jude retient un hoquet de surprise : c'était un bordel sans nom. Des paquets de nourritures et des bouteilles éventrés dans tous les sens, les lampes brisées, des tags qui recouvrait les murs et même des excréments étalés au fond des frigos - elle eut du mal à retenir son vomi, par contre.

-Quand les... Adultes ont disparu, je n'ai pas eu le courage de rester chez moi. Je suis venu ici, parce-que j'y travaille l'été.

Jude hocha de la tête, elle s'en souvenait. Timmy sortit une caisse d'on ne sait où et en sortit des gros sachets en plastique, commença à préparer les granités.

-Je n'ai plus que fraise, ça ira ? Cet endroit... Je me sentais utile en y restant, j'ai commencé à en faire une sorte de garde à manger ou cantine. Beaucoup de petits enfants qui n'ont plus personne viennent s'y retrouver et s'y nourrir mais...  

Timmy baissa les yeux, par réflexe, Jude vient poser sa main sur son épaule. Elle n'était pas très douée pour réconforter les gens.

-Tout à l'heure un groupe est venu, je leur aurait volontiers donner à manger. Mais ils n'ont en pas voulu, ils ont juste tout saccagé, volé pas mal de choses. Je n'ai plus rien. Plus rien. Demain, je vais devoir dire aux enfants qu'il n'ont qu'à trouver autre chose... 

Au fur et à mesure de sa tirade, Timmy, avait perdu les miettes d'assurance qui lui restait : il avait maintenant fondu en larmes. Laissant trois granités sur le comptoir. Il s'appuya sur ce dernier  et s'excusa platement. Jude lui tapota sur l'épaule et déclara que ce n'était pas grave, que c'était normal et surtout qu'ils allaient trouver une solution avant demain midi.

Un peu mâle à l'aise, elle se saisit de son granité et inspecta un instant les alentours. Elle s'arrêta sur un tag plus grand que les autres :

La Meute ne meurt jamais.

Jude soupira. Elle connaissait un peu la Meute via le travail de Papa. Que des jeunes enfants influençables s'en revendiquait, ça ne lui plaisait pas du tout. Voilà un problème de taille qui se posait.

- Si même les dégénérés ont des enfants maintenant déclara t'elle comme pour elle-même

Raven Wrynn
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26.06.18 17:45
Pas très accueillante la demoiselle. Elle restait impassible face à tout ce que je pouvais dire. Aucune présentation, ni même de réaction à l’idée que nous soyons de la banlieue. Je voyais ce silence, et ce désert qu’elle laissait s’étendre entre nous, comme du dégoût. Encore une fille de la haute société, méprisant les gens qui n’appartiennent pas à leur catégorie sociale. Moi, je trouve ça repoussant. Peut-être même plus que ces crétins de pillards. Eux, n’ont aucune réelle éducation, juste celle de la violence et un pois chiche à la place du cerveau. Alors que ces riches, ils ont accès à tout le savoir qu’ils veulent et sont censés faire preuve de beaucoup plus de discernement que ces imbéciles. Mais au final, ils ne valent pas mieux qu’eux et se rabaissent à nous traiter comme des moins que rien. Il n’y a pas plus révoltant que cela.

- Ciao. Disais-je en retirant mes bras du capot pour ouvrir la portière.

J’aurais bien ajouté une petite pique à cette snobinarde, mais l’idée de jouer son jeu ne me plait pas et je m’en tiens à ce banal adieu. C’est alors, que se pointa une nouvelle tête. Un fusil braqué sur nous, des paroles peu assurées et le visage d’un gamin qui a chié dans son froc récemment. Pas de doute, sa journée a été plus merdique que la mienne. Sans geste brusque, je referme la portière et me met devant la vitre. Avec un peu de chance, il n’a pas remarqué mon passager. Je lève les mains à hauteur de poitrine et m’apprête à entamer des négociations. Bien qu’il soit armé, c’est un gamin effrayé et en trouvant les bons moments, je pense pouvoir nous sortir de là sans une égratignure. Seulement, je n’ai pas le temps de dire un mot, qu’un nouvel événement survient, tout aussi surprenant que le premier.

- Jude !
- Timmy ?

Et voilà, ces deux-là se connaissent. Je ne sais pas si je dois considérer ce retournement de situation comme une bonne nouvelle. Au moins, je connais son prénom maintenant. C’est fou comme une simple appellation peut nous donner l’impression de mieux connaître une personne. Toutefois, il lui suffit d’ordonner à son nouvel ami armé de nous exécuter et s’en sera fini de nous. Heureusement, imaginer le pire ne l’oblige pas à se réaliser et le garçon baisse son arme, dans un soulagement pour tout le monde. Je ne relève pas ses mots. Il nous croit amis avec la snob et ça vaut mieux pour nous, d’autant qu’elle ne semble pas vouloir nous trahir pour le moment. Je la laisse donc sortir Adrien de la caisse sans broncher, même si ça ne me fait pas plaisir qu’elle la touche pour autant. Un tour de clé plus tard, elle est verrouillée et je rejoins les autres qui s’apprêtent à entrer dans le bâtiment de Timmy. Je jette alors un dernier regard à ma voiture avant d’y pénétrer à mon tour.

A l’intérieur de la station-service, tout était sans dessus-dessous. Jude paraissait choquée de découvrir un tel carnage et Adrien se servait déjà dans un paquet de chips éventré sur le sol. J’enjambais un présentoir tombé par terre et venais arracher les chips des mains d’Adrien. Le sachet était parcouru d’une longue coupure nette, qui ne pouvait avoir été faite qu’avec un couteau. A partir de là, il n’était pas difficile de deviner ce qu’il s’était produit ici. La même chose que dans de nombreux magasins de la ville, mais je comprenais que si Timmy vivait là, il ait pu être bousculé par les événements. Je lâchais le paquet par terre et l’écrasais en faisant comprendre à Adrien, qu’il avait intérêt à se tenir à carreau. Je me mettais ensuite à parcourir les allées du magasin, pendant que Timmy racontait son histoire.

- Faut pas t’en vouloir, ils étaient armés, tu ne pouvais rien faire.

Il n’y avait pas grand-chose qui pouvait être sauvé de ce carnage, Timmy n’avait plus qu’à trouver un autre endroit où aller. C’était triste, mais c’était malheureusement la manière dont les choses se déroulaient de nos jours et il était compliqué de s’opposer à un tel mouvement de masse. Je revenais vers le comptoir, prendre mon granité. Je ne raffolais pas vraiment de ces glaces, mais j’aimais bien la fraise et c’était rafraichissant. Adrien sirotait déjà le sien, se fichant pas mal de l’état de Timmy, et Jude… Elle semblait intéressée par tout autre chose. Mon regard suivit le sien jusqu’à un tag, que je n’avais pas encore vu.

La Meute ne meurt jamais.

Je me stoppais nette. Comme si le temps s’était arrêté. Incapable de faire le moindre geste, de dire le moindre mot. Je relisais sans cesse cette même phrase inscrite en gros sur le mur. Instinctivement, mon poing s’était resserrée et quand Jude prit la parole, ma main la chopa au col et la plaqua sur le comptoir, renversant mon granité sur le sol déjà encombré. Dans son regard, je voyais le reflet du mien. Celui d’une personne enragée et ayant perdu les pédales. Je… Je ne suis pas cette personne. Je relâchais ma prise sur elle, sans me dégager.

- Ne parles pas de ce que tu ne connais pas.

J’attrapais le fusil que Timmy avait posé de son côté du comptoir, sans tenir compte de ses potentielles protestations, et repartais en direction de la sortie.

- Où est-ce que tu vas ? Demanda Adrien qui avait eu du mal à suivre tout ce qui s’était passé.

- Chasser ces usurpateurs. J’ajoutais ensuite en armant le fusil. Si vous voulez récupérer votre nourriture, vous avez intérêt à me suivre.

Adrien ne se fit pas prier et sauta de joie à l’idée qu’il y aurait de l’action.

- S’ils étaient là, juste avant notre arrivée, c’est qu’ils ne doivent pas être loin. On va faire le tour du quartier.
Jude
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26.06.18 19:04
Némésis


Elle n'eut pas le temps d'analyser ce qu'il se passait que la voilà déjà plaquée contre comptoir. Au dessus d'elle : Une Raven qui semblait avoir perdu toute sa nonchalance passée. Leurs respirations s'étaient accélérées ensemble et se fondaient maintenant dans une même tension. Jude fixait le visage déformé par la colère de la banlieusarde.

Et elle avait peur.

Ses gestes... C'était une violence qui lui était inconnue. Bien loin des maladroits coups de poings des garçons de la cour de récré, là, c'était une violence qu'elle ne savait pas maîtriser, pas aborder. Alors elle fronça les sourcils et fusilla son agresseuse du regard. Son poing gauche se serra sur lui-même, elle ne pouvait pas vraiment se permettre de laisser à Raven l'avantage.

Souffles Jude.
Frappes où tu dois frapper.


Mais elle n'en eut besoin, rapidement Raven se ravisa et se contenta d'un :

-Ne parles pas de ce que tu ne connais pas.

Jude eut un petit mouvement de recul, à la fois réflexe et colère. Elle baissa les yeux sur son granité tombé au sol et essuya la poussière imaginaire sur ses amis. Elle aurait voulu crier qu'elle savait de quoi elle parlait, que son père lui en avait parlé mais elle jugea plus sage de se taire.  

Et puis Raven se saisit du fusil de Timmy.

Elle déclara qu'elle partait "chasser ces usurpateurs" ; et Jude ça l'inquiétait énormément. Vu le coup de sang récent de la banlieusarde, elle n'avait aucune envie de laisser gambader joyeusement dans une chasse à l'homme. C'était ses amis, ses anciens camarades de classe et des enfants qu'elle croisaient tous les jours qui se promenaient dans le quartier.

Elle en était responsable, et elle n'allait pas laisser une tireuse folle les cribler de balles.

- Il n'est pas chargé. déclara Timmy sentant l'inquiétude de son ami

Jude acquiesça, un peu hésitante. Puis elle attrapa la main du garçon et l'entraîna avec elle à la suite des deux banlieusards. Elle les rattrapa rapidement et les héla :

-Vous croyez que je vais vous laissez partir dans une chasse à l'homme comme ça ? Elle marqua une pause et acheva Malgré le fait que vous ne partiez qu'avec un fusil déchargé

Jude lâcha la main de Timmy qui recula d'un pas, se plaçant derrière son amie. Il comprenait peu à peu que les deux autres n'étaient, eux, pas des amis de Jude; et que surtout : ils venaient de la banlieue.

- Vous allez jamais les trouvez en partant au hasard comme ça.

Timmy tira sur la manche de Jude, elle n'allait pas partir avec eux tout de même ? Jude lui lança un regard entendu : Il était hors de question de laisser deux personnes comme eux sans surveillance.

En parlant de surveillance...

-Je sais comment les trouver mais avant... Comment tu peux être si sur que ce sont des usurpateurs ?

Raven Wrynn
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26.06.18 20:48
Jude. Jude. Jude. Voyons, tu croyais vraiment que cela m’arrêterait dans ma quête de justice ? Tu te trompais. Cependant, je marquais une pause momentanée devant ma camaro pour l’écouter, lui gardant le dos tourné. Un simple geste me suffit à vérifier si le canon du fusil était chargé et en effet, il ne l’était pas. Cela ne changeait que peu de choses à mon plan.

- Le fusil n’a pas besoin d’être chargé.

C’est sûr, j’aurais préféré qu’il le soit. C’est plus rassurant d’aller à l’encontre d’une bande de délinquants avec une arme chargée lorsqu’on sait qu’ils n’ont que des couteaux pour se défendre. Mais est-ce que deux balles auraient réellement fait la différence ? Pas vraiment. J’aurais peut-être pressé la détente, blessé quelqu’un, les autres auraient fui et ils n’auraient appris aucune leçon. Ce n’était pas mon but et cette arme déchargée devenait une arme de dissuasion, une carte à jouer avec finesse pour filer une bonne frousse à ces connards qui se font passer pour la Meute. Qu’importe qui ils sont, ce que Jude peut dire,… Je vais les retrouver et leur donner une ou deux leçons.

- Tu crois ? Je pense que le hasard fait bien les choses. Nous les trouverons.

Jude ne voulait pas laisser tomber, mais elle ne pouvait pas faire grand-chose en l’état. J’ouvrais ma portière et entrais dans la voiture. J’étais entrain de fermer, lorsqu’elle ajouta savoir comment les retrouver. Je descendais ma fenêtre pour lui adresser quelques mots, tandis que je mettais des lunettes de soleil à grands verres.

- Mon père dirigeait la Meute. Tournant la clé sur le contact, le moteur se mit à rugir. Si tu sais comment les trouver, alors tu sais où nous trouver.

Je leur adressais un dernier geste de la main avant de démarrer sur les chapeaux de roue. La station-service disparue doucement dans mon rétroviseur et les pavillons et autres immeubles modernes la remplacèrent. Je me tournais vers Adrien, promu copilote pour cette course.

- Je vais ralentir. Ouvre les yeux, on cherche des crétins comme les mecs avec qui tu traînais.

- Hey, c’est quoi cette remarque ?!

- Quelle remarque ? Je n’en vois aucune. Allez, cherche.

Bon ok, c’était bien une petite pique qui était cachée derrière ces paroles. Si cette traque pouvait à lui aussi lui apprendre quelque chose, alors je n’aurais pas du tout perdu ma journée. J’enfonçais un CD de Dire Straits dans le lecteur pour changer de sujet. Le CD reprit sur un classique du musicien : Money for Nothing. L’air prit un temps à se mettre en place, mais une fois l’intro passée, je ne pus m’empêcher de bouger la tête en rythme avec le morceau.

Les habitations défilaient, certaines ayant subi des effractions. Nous nous arrêtâmes plusieurs fois pour voir, mais aucune trace de nos délinquants. Je commençais à me demander si Jude n’avait pas raison et que nous aurions dû rester avec elle. Mais cette fille est tellement agaçante, ça me déchirerait de retourner quémander son aide. Et puis ce n’est pas mon genre.

- Arrête-toi.

- Hein ?

- Arrête-toi, je te dis ! Là !

Je ralentissais jusqu’à me stopper devant un supermarché de quartier. Sur l’une des vitres encore intactes était peint le même message que dans la station-service. Je descendais pour aller voir, suivie de près par Adrien. Je regardais dans un premier temps de chaque côté de la rue… Personne. Puis m’approchais pour examiner l’inscription. Adrien passa son doigt dessus et la peinture se colla à celui-ci.

- C’est frais. Ils ne sont plus très loin. On va se déplacer à pied à partir de là.

Adrien acquiesça. D’un coup de crosse du fusil, je défonçais la vitre et le message disparut en éclats.

- Go.

Nous avançâmes sur deux cents mètres en regardant autour de nous, avant d’entendre des bruits et des cris. Directement, nous nous mîmes à courir dans leur direction. Ils venaient d’une villa, le portail n’était pas forcé, mais les barrières n’étaient pas très hautes. En me faisant la courte-échelle, Adrien me permit d’observer le jardin. Il n’y avait personne dans la partie avant, une fenêtre du rez-de-chaussée était brisée et à l’arrière, je devinais au son une piscine. J’escaladais le haut et passais de l’autre côté. Lorsque mes pieds foulèrent le sol, je me cachais derrière un buisson. Personne.

- C’est bon, tu peux venir.

- Ok.

Il franchit à son tour la palissade et vint se mettre à côté de moi.

- Ils sont derrière, mais on doit vérifier que ce sont bien eux d’abord. Suis-moi.

Accroupis, nous nous rendîmes à la fenêtre qui avait été cassée, se mettant de part et d’autre de celle-ci. Un rapide coup d’œil nous permit de voir qu’il n’y avait…

- Les gars, regardez ce que j’ai trouvé !

Oups, il y avait quelqu’un ! De justesse, nous avons réussi à nous cacher. Je zieute une nouvelle fois et m’apprête à entrer, quand…
Jude
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26.06.18 23:01
Némésis



Ça ne lui plaisait pas du tout. La tournure des événements n'allait pas dans son sens et elle sentait que petit à petit Raven échappait à son emprise - en avait t'elle seulement était victime ? Pourtant Jude ne pouvait pas céder, elle en n'avait pas le droit.

Pourtant, elle ne pouvait plus rien faire. L'eau s'échappe quand on a pas de seau, et Raven était l'eau la plus liquide qu'il soit. Une eau qu'il ne faisait pas bon de boire.

- Mon père dirigeait la Meute. Si tu sais comment les trouver, alors tu sais où nous trouver. déclara t'elle avant de disparaître dans un rugissement.

Jude et Timmy restèrent un instant interdits, les bras ballants, toussant pour évacuer tout ce qui restait du duo de banlieusards : la fumée du pot d'échappement. Et Timmy demanda :

-Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Son pére était le chef de la Meute.Comme dans la roi lion 2, vous êtes ennemies par héritage vu que ton père était...
-Est. Le coupa Jude. Mon pére est le maire, je sais.

Jude fixa un instant la voiture qui s'éloignait à pleine vitesse : elle n'avait aucune chance avec sa petite 2CV. Elle reporta son regard sur la caméra de surveillance accroché au lampadaire.

-On va faire exactement ce qu'elle a dit : on va la retrouver - elle et ceux qui ont fait ça.

***

La petite 2CV bleue marine freina brusquement et deux silhouettes s'en extirpèrent rapidement. Timmy et Jude coururent jusqu'aux portes, le binoclard poussa à plusieurs reprises la porte avant d'annoncer que c'était fermé à clé.

-Pas pour moi répondit Jude.

La métis fouilla quelques-intants dans son sac à dos avant d'en sortir une carte magnétique et nominative. La brunette fixa un instant la photo de son père, souriant, comme toujours. Avant d'ouvrir la porte : bingo ! Le commissariat n'était pas fermé à son père.

-Dépêches toi ! s'exclama Jude en traînant Timmy à sa suite.

Les deux amis se mirent à courir de couloir en couloir, fouillant les bureaux et passant devant des salles d'armes verrouillées. Mieux vaut qu'elles le restent pensait Jude, après ce qu'il venait de se passer.

Finalement, ils arrivèrent dans une salle remplie d'ordinateurs et d'écrans.

-Occupe toi de traquer nos nouveaux amis, je vais essayer de retrouver ceux qui ont fait ça à ton magasin.

Jude se mit en branle : elle s'assit sur une chaise roulante, se craqua les doigts et se mit à tapoter sur les différentes touches, essayant, testant : il n'y que ça à faire pour comprendre comment ça marchait. Ce ne fut qu'au bout de plusieurs minutes qu'elle capta comment diriger les caméras dans l'espace et le temps - c'était bien plus complexe que dans les films.

Et alors qu'elle se concentrait pour revenir à la station service au moment des méfaits, Timmy, l'interrompit.

-On est comme Big brother dans ce vieux film !

Jude leva les yeux au ciel.

-Big brother est le méchant. Nous.. Mon père n'est pas le méchant, ces caméras n'ont qu'un but dissuasif pour quand les gens de la banlieue venait saccager nos rues... Je les ai !

En effet sur l'écran de Jude : des pillards s'échappaient de la supérette, les bras chargés de nourriture. Ils faisait trop sombre et leurs vêtements étaient trop larges pour que Jude ne puissent distinguer leurs visages mais elle put les suivre en vitesse accélérée : les voilà qui pillaient plusieurs autres points de nourriture avant d'escalader le portail d'une villa.

- Les sales petits rats, c'est chez les Montgomery !
-Le couple de vieux qui donnaient du saucisson pour Halloween ?

Jude acquiesça, avant de lancer un talkie walkie à son ami. Et de déclarer sur un ton autoritaire :

-Je vais voir les pilleurs, toi, trouves Raven et l'autre type et préviens moi si ils font du grabuge.

Puis elle sortit de la pièce, se dirigeant vers le parking. Il lui fallut un certain temps pour cacher sa 2CV entre deux arbres. Elle l'adorait mais il fallait l'avouer : elle n'avait pas l'aspect dissuasif qu'elle recherchait maintenant. Jude n'était pas sûre du tout de ce qu'elle allait faire maintenant. Mais le chef de la police était passé à deux doigt d'être son parrain, il allait lui pardonner.

***

Le moteur était bien plus puissant que celui de la 2CV et cette voiture allait bien plus vite. Bien trop vite au goût de Jude. La petite brunette avait terriblement peur de foncer dans un poteau ou pire : dans un chien errant.

Fort heureusement, il ne lui restait que quelques rues et croisement avant d'arriver à la villa squatté par les pilleurs. La métisse releva le pied de l'accélérateur avant de tourner le volant avec vigueur. Soudainement son talkie grisonna.

-Jude ? J'ai trouvé Raven et son copain...

La brunette acquiesça, attendait une minute avant de saisir maladroitement le talkie walkie de sa main droite.

- Oui, Timmy ? Où est-ce qu'ils sont ?
-Chez les Montgomery. Ils ont trouvé les pilleurs.

Jude fronça les sourcils. Ce n'était pas bon du tout : Raven était remontée contre ceux qui se faisait passer pour la meute - et dans un sens Jude la comprenait, elle n'aurait pas supporter qu'on emprunte le nom de son père. Mais elle se disait que Raven était bien plus violente qu'elle et surtout, elle ne connaissait pas les pilleurs.

Elle ne voulait pas de guerre de gang dans son quartier. Oh ça non.

-Tu devrais mettre le gyrophare.

Jude leva les yeux au ciel.

- Je ne ferai pas ça Timmy. Et inquiéter tout le quartier ?
-Tu préférés trouver un médecin lorsqu'ils vont se taper dessus ?

Elle grogna. La brunette se détestait de l'avouer mais Timmy marquait un point. Elle hésita un instant : c'était le dernier croisement avant d'arriver chez les Montgomery.

Putain pensa Jude en levant les yeux au ciel et en appuyant sur un bouton sur le pare brise. Aussitôt... Les essuies glaces se déclenchèrent.

Merde pensa Jude en désactivant les essuies glaces et en appuyant sur un autre bouton. Une vive lumiére rouge et bleue entoura la voiture de police qu'avait "empruntée" Jude alors qu'une alarme stridente se déclencha.

Elle ne savait pas vraiment comment les différents protagonistes réagirent dans la villa. Elle était bien trop occupé à se garer et à saisir du haut parleur de la voiture. Sa voix s'éleva plus fort que jamais après une courte hésitation :  

-On sait que vous êtes là ! C'est une propriété privée, vous êtes priés de sortir calmement.

Jude se mordit encore la lèvre inférieure avant de déclarer.

-Le fusil de la fille qui vous traque est vide... Raven ne fait pas de bêtises que tu regretteras.

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